Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
SPAGGIA
SPAGGIA
Menu
Lac d'Iseo

Lac d'Iseo

Lac d'Iseo
Lac d'Iseo
Isola di Loreto

Isola di Loreto

Monta Isola, la plus grande île lacustre d'Italie

Monta Isola, la plus grande île lacustre d'Italie

village de Carzano (sur Monta Isola)

village de Carzano (sur Monta Isola)

vue du lac d'Iseo et de Monta Isola depuis la chiesa dei Monti

vue du lac d'Iseo et de Monta Isola depuis la chiesa dei Monti

Iseo, le village

Iseo, le village

Lac d'Iseo
Lac d'Iseo
Lac d'Iseo
Lac d'Iseo
Lac d'Iseo
Lac d'Iseo
chiesa di Santa Maria del Mercato

chiesa di Santa Maria del Mercato

Lac d'Iseo
Lac d'Iseo
Lac d'Iseo
Lac d'Iseo
Lac d'Iseo
Lac d'Iseo
Lac d'Iseo
Lac d'Iseo
Lac d'Iseo
Lac d'Iseo

 

Iseo

 

 

Précédent : La Chapelle Sixtine du lac d’Iseo

 

 

Les Romains l’appelaient Iseum, le sanctuaire d’Isis, divinité vénérée dans la vallée du Pô au siècle des Antonins. La tradition est restée, elle a retenu le nom. Le site, frontalier et d’échanges entre plaines et montagnes, jadis affublé d’une forteresse restaurée en 909 par craintes des Hongrois, fut dominé par les Gibelins Oldofredi, par Brescia aussi, la démocratique, laquelle a imposé longuement sa tutelle sur les rives du lago. On dit de l’église construite à l’emplacement de l’ancien marché qu’elle a été édifiée sur les substructions d’un temple romain ; et quand on aborde les rives du lac à Iseo, la douceur et le charme de l’étendue indigo subjugue le regard. Si on prend un peu de recul, si on s’élève sur les hauteurs de Vello par exemple, si on fait le tour de la chiesa dei Monti, le petit lac n’a rien de grandiose. Ses interpellés sont doux, frais comme une églogue de Virgile. Habité dans ses profondeurs par la tanche, la sardine, la perche et la truite, au centre une petite montagne se dresse, verte, sauvage. C’est Monte Isola, la plus grande île lacustre d’Italie, accompagnée des deux îlots de Loreto et San Paolo, qui laissent à croire qu’il s’agit de sa progéniture. Tout est calme, rien ne vibre et ne palpite sur les bords du lac. Plus sauvage que celui d’Orta, moins voluptueux que le Lario, moins grandiose que le Garda, les collines boisées qui l’entourent s’infléchissent suivant les courbes qui s’adaptent du mieux possible aux sinuosités des rives. Il possède la sérénité de la nature. On peut écouter pendant des heures le clapotis de l’eau sans être importuné par les trépidations des moteurs.

Riverain, le village d’Iseo est sa capitale. Refuge des rêveurs, des touristes en quête de quiétude, le borghi en paix vit ce soir au ralenti. Loin de la foule des autres grands lacs, une fois sur sa place principale, on éprouve cette sorte de fascination extérieure et de dispersion de soi qui plonge dans une légère ivresse. Il s’y passe peu de choses, presque rien ; on le traverse en songeant ; on vit un instantané au bonheur simple. Uni à la fédération de Venise jusqu’en 1427, la Sérénissime, favorable au commerce et à l’industrie, en but avec les velléités des hobereaux régionaux, a déposé sa trace dans les architectures des maisons qui encadrent la piazza Garibaldi. Là, au milieu de cette vaste cour fraîche et muette comme un puits, trône une statue de l’unificateur, perchée sur du tuf. Une fontaine s’en échappe. Elle ruisselle, diffuse son eau monotone sous une végétation verte de mousses. Prise dans sa globalité, la place ressemble à un trapèze. Elle s’est entourée d’arcades. La succession des porches, silencieux, aux gros pavés formant dallage, se noie dans la pénombre.

Le soleil accélère sa course vers le soir. Déclinant, seulement un mince coin de lumière descend irradier l’esplanade. Il blanchit la façade de la Casa Palatini, sa fresque, référence à la Chanson de Roland. Blottie dans un coin, la discrète chiesa Santa Maria del Mercarto ouvre sa porte chétive, à l’image de l’édifice. L’intérieur dévoile des peintures murales considérables ; celles pour une dévotion privée, pour les Oldofredi, aux tableaux représentant un Saint Georges tueur de dragon et libérant une princesse semble la plus digne. Il y a aussi une Madone allaitant l’Enfant par-dessus le maître-autel, par-delà une balustrade en fer forgé. L’édifice évacué, les faisceaux mordorés du soleil s’engouffrent entre deux façades discontinues. Ils indiquent la suite de l’itinéraire. On les suit. Ils mènent jusque sur les rives du lago, jusqu’au spectacle de la boule incandescente qui s’enfuit derrière un pan de montagne plongé dans le noir…

 

Suivant : Le lac de Tenno