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Vicenza (1)

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Palais Chiericati

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Palazzo de style vénitien

Palazzo de style vénitien

Vicenza (1)
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Chiesa di Santa Corona. Eglise de la seconde moitié du 13ème siècle, réalisée pour accueillir des épines de la couronne de la Passion données par Saint Louis.

Chiesa di Santa Corona. Eglise de la seconde moitié du 13ème siècle, réalisée pour accueillir des épines de la couronne de la Passion données par Saint Louis.

Vicenza (1)
Chapelle dite de la Madone du Rosaire, typique du courant de la Contre-Réforme diffusé en Vénétie et achevée en 1619. Elle est une commémoration de la victoire de Lépante, à laquelle bataille, Vicence participa

Chapelle dite de la Madone du Rosaire, typique du courant de la Contre-Réforme diffusé en Vénétie et achevée en 1619. Elle est une commémoration de la victoire de Lépante, à laquelle bataille, Vicence participa

Vicenza (1)
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Chapelle de l'abside principale achevée en 1504. Sur l'autel, natures mortes incrustées de pierres polychromes de Pier Antonio degli Abbati de Modène

Chapelle de l'abside principale achevée en 1504. Sur l'autel, natures mortes incrustées de pierres polychromes de Pier Antonio degli Abbati de Modène

Stalles marquetées à l'arrière de l'autel

Stalles marquetées à l'arrière de l'autel

Vicenza (1)
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Précédent : Lac de Lenno

 

Les rues étroites, absolument dépourvues d’animation, sans commerces et passants, ont un air de morne désolation. Les vapeurs de spleen dégagées par ces solitudes, on s’avance, passe seul au pied des colonnades du Palazzo Chiericati, siège de la pinacothèque municipale. Puis on s’insère dans le Corso qui cisaille la ville de part en part. Il y a des arcades sur tout un côté de la rue. Des grandes arcades, hautes, élancées, des fenêtres à médaillons, des grotesques qui déploient leurs sourires ; mais personne ne regarde, pas un œil, aucun de ces félins qui véhiculent à l’habitude dans les rues avant l’aube et héritiers d’un don fait par Venise pour combattre la peste par le passé. Les pattes de velours allongées dans un logis diurne, ils regardent l’œuvre de Palladio qui éclabousse la ville de manière considérable. Un des derniers artistes de la Renaissance, il a donné à sa ville natale un cachet de grandeur unique, construit de multiples monuments où il a appliqué en grand ses idées et ses théories artistiques. Il a fait même de l’architecture rétrospective dans ses imitations et ses restitutions antiques.

Aurore de l’été… la poussière virevolte sous mes pas. Et à l’heure où d’innombrables lunes électriques s’éteignent entre les fûts spectraux des arcades, tout le long les maisons semblent braquer leurs cent yeux sur ce monde inanimé. Les dalles pas encore recuites de chaleur, les richesses de la fertile imagination de l’architecte s’ornent de colonnes monumentales, de péristyles laïcs, de groupes de personnages. C’est une ancienne Rome que l’on traverse ; c’est Venise aussi ; sans l’Adriatique, sans l’humidité extrême, avec de grands palais qui s’accrochent comme un pauvre au manteau d’un riche. Les grandes masures lézardées, difficiles d’entretien, des loggias caractéristiques au style gothique, des calcaires, grès et terres cuites, sont autant d’encadrements travaillés en contraste avec les coloris chauds des bâtisses.

Chaste épouse de la terre, sœur jumelle de la cité sur la lagune, on imagine des anciens nobles végéter obscurément dans ces quelques coins de palazzo, sous les combles, vivant peu et ne s’occupant de rien. Comme dans toutes villes italiennes, les chiesas sont nombreuses et s’inondent de jour dans leurs intérieurs. Ces figures haves faites de briques pour la plupart, il en est des plus neuves qui concurrencent les palais de Palladio. Ensemble ils portent le ionique, le corinthien en grand honneur, le dorique pas mal vu, le toscan et composite carrés sur plusieurs façades. Parmi les lieux de culte, une foule ne sera pas évoquée, ils mériteraient cependant que j’en fasse mention, et le premier qui arrête, celui qui étonne une fois sa porte vermoulue passée, est celui du Santuario di Santa Coronna.

Rien n’indique au départ quelque chose d’original. Une nef centrale, deux collatéraux, des fûts élancés selon l’architecture des pays du Nord, des voûtes croisées soutenues par une clef où des symboles héraldiques servent d’ornements. Blanche dans son aspect le plus général, un bijou de marbre et de pierres semi-précieuses comble le vide du sanctuaire situé sous l’abside principale. C’est un technicolor lithique qui se développe. Albâtre, lapis lazuli, jade, corail, onyx, agate, porphyre, malachite et serpentine, rouge français et africain, présentent un double programme iconographique centré sur le Messie, lequel s’enroule d’effigies autour du maître-autel et d’un tabernacle dressés comme une composition de Borromini. Dans cette église réalisée suite au don de fragments de la couronne de la Passion par Saint-Louis, la configuration harmonieuse de l’autel subjugue par ses singularités. Doctrines accrochées sur ce petit temple à deux étages, sur son dessus reposent quatre statues de saints associés à deux angelots disposés sur les côtés. A peu de pas, dans une chapelle latérale, au plafond et sur des fonds noirs, un exemple caractéristique de la piété mariale décore une voûte à caisson, et rappelle que le climat religieux de la Contre-Réfome venu de Vénétie se diffusa jusqu’ici. On prend néanmoins le large avec ce sanctuaire. On se laisse absorber par une peinture de Véronèse, œuvre sublime dont il y a temps à dire…