Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
SPAGGIA
SPAGGIA
Menu
Portofino (1)

Portofino (1)

Chemin côtier de Santa Margherita Ligure à Portofino

Chemin côtier de Santa Margherita Ligure à Portofino

Portofino (1)
Portofino (1)
Portofino (1)
Portofino (1)
Portofino (1)
Portofino (1)
Portofino (1)
Portofino (1)
Portofino (1)
Portofino (1)
Portofino (1)
Portofino (1)
Portofino (1)
Portofino (1)
Portofino (1)
Portofino (1)
Portofino (1)
Portofino (1)
Portofino (1)
Portofino (1)

Portofino (1)

 

 

Précédent : Silène et Dionysos enfant / Lysippe

 

Dors, ma pensée. Dors, l’immensité te berce et tu gardes, comme dans une nuit tranquille, le rêve de ce paysage qui ne te quittera jamais. Au seuil de la nuit, à l’aube d’une vie diurne, le vent glacé de l’arrière-pays avait meurtri les multiples frondaisons posées sur le front de ce golfe miniature. Le soleil, bienfaisant, venait d’entrer levant le voile sur des racines apennines où l’activité humaine avait emmagasiné ses marques d’argent et agrumes.

Dors, car la nature avait versé sa souveraine fraîcheur sur tes épaules arrondies, et sorti du sommeil tôt le matin, la bouche heureuse, le rêve doux, on avait marché tantôt fougueux, tel un coursier pour se réchauffer, tantôt lent, les pas menus, pour marquer chaque mesure du temps passé.

Immobile d’autrefois, frôlant l’écume tranquille, un tressaillement avait déjoué les vaines tentatives d’une mer espiègle venue te tremper, puis, étourdi, le consolant mystère de la nappe alourdie avait replongé dans les rêves d’un admirateur contemplatif de ces crinières soyeuses, éphémères, aériennes, destinées à un oubli.

Dors, car la baie riante et silencieuse dominée d’une forêt de pins, la mer déroule toujours à ses pieds son bleu délicat jusqu’à l’horizon, et ses collines solitaires restent inchangées, peuplées de persiennes closes, de résidences inhabitées, où aujourd’hui encore le silence absolu y est source d’une quiétude profonde que seul le bruissement de feuillages peut perturber.

Dors, car la saison est morte à nouveau, parce que les sonorités sont redevenues feutrées ; car là où ta pensée s’était noyée, le naufrage doux se reproduirait ; et dans cet univers sans vitalité, là où seul le silence était une voix, il avait suffi que la mer se dérobe un instant au regard pour que, nourrie des anciens spectacles, l’imagination à elle seule démultiplia sans limite les images d’horizons supplémentaires turquoises et céruléens.

 

Suivant : Portofino (2)